Chu de che / Je suis d'ici / Sono di qui / Ich bin von hier ! Notre liberté ne nous a pas été donnée, mais combattue et priée par nos ancêtres plus d'une fois! Aujourd'hui, comme autrefois, notre existence en tant que peuple libre dépend du fait que nous nous battions pour cela chaque jour. Restez inébranlable et soyez un gardien de la patrie pour que nous puissions remettre une Suisse libre telle que nous la connaissions à la génération suivante. Nous n'avons qu'une seule patrie!

dimanche 15 août 2010

Le Vreneli

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Le Vreneli (en allemand et en français), Marengo (en italien) est le nom populaire d'une gamme de pièces de monnaie suisses en or. La dénomination officielle de ces pièces est « Tête d'Helvetia », « Helvetiakopf » (en allemand) ou « Helvetia head » (en anglais). Ces pièces ont été émises entre 1897 et 1936, ainsi qu'en 1947 et en 1949.

Le nom de la pièce dérive de « Verena », une personnification féminine de la Confédération helvétique (semblable à la « Marianne » française ou à la « Dame Liberté » américaine), dont l'effigie, tirée probablement d'un portrait de Françoise Kramer, née Egli (Neuchâtel 1859-1946), orne l’avers de la pièce. La pièce est également connue comme Helvetia en raison de l'inscription au-dessus du portrait.

Les Vreneli ont des valeurs faciales de 10, 20 ou 100 francs suisses. Le titre (en d'or pur) s'élève à 900 pourmilles. Les pièces de 20 francs ont un diamètre de 21 millimètres pour un poids de 6,45 grammes (poids brut) et sont à 90% pures. Elles contiennent 5,801 grammes d'or pur.

En principe, le terme « Vreneli » est réservé à la pièce de 20 francs. La pièce de 10 francs est dénommée « Demi-Vreneli ».

L’avers porte un buste sénestré d'Helvetia diadémée, devant un paysage montagneux. Sous le portrait, apparaît la signature « F. LANDRY ». Toutes les pièces émises entre 1897 et 1949 ont été conçues par le graveur Fritz Ulysse Landry de Neuchâtel.

Le revers de la pièce de monnaie de 20 francs porte les armoiries suisses (de gueules à la croix alésée d'argent) sur une branche de chêne avec la valeur faciale de part et d'autre de l'écu. Ces pièces de monnaie ont été frappées dans l'atelier de fabrication des monnaies à Berne (mais la gravure de la matrice ait été réalisée à la Monnaie de Paris). Les pièces sont identifiées par un poinçon "B" (sans point). Le listel porte les grènetis. Le grènetis désigne plus particulièrement le rang de petits grains en relief situé au bord des monnaies. La tranche de la pièce de monnaie est imprimée étoilée en relief.

Plus de 61 millions de pièces ont été frappées. La pièce de 20 francs est la plus commune (58 634 296) et elle est populaire comme pièce de monnaie de lingot. Les pièces de 10 francs ont été frappées à 2 650 056 exemplaires. Les plus rares sont les pièces de 100 francs, dont seuls 5 000 exemplaires ont été produits, et seulement en 1925. Leur rareté en fait des objets recherchés par les numismates..

Les différents ateliers monétaires
lettre ville
B Berne
B. Bruxelles
BB Strasbourg
AB Strasbourg
A Paris
L lingot/refrappé







Les pièces de 10 francs ont été frappées seulement entre 1911 (100 000) et 1916 (130 000), ainsi qu'en 1922 (1 020 000). Bien que l’avers soit le même pour les pièces de 10, 20 et 100 francs, le revers des pièces de 10 et 100 est le même et montre la croix suisse rayonnante au-dessus d'une branche de rhododendrons et de gentianes. Plus de 2,65 millions de pièces au total furent mises en circulation et ne sont toujours pas démonétisées





Les pièces de 20 francs ont été produites plus de 58,6 millions d'exemplaires. C'est de loin la série la plus importante et la plus populaire. Parmi les pièces de 20 francs, la pièce émise en 1926 a été limitée à 50 000 exemplaires seulement (contre plusieurs centaines de milliers les années précédentes). Jusqu'alors très régulières, les frappes se sont espacées. Après 1926, il y eut les frappes 1927, 1930, 1935, puis les séries de 1947 et 1949.

Aucune émission de Vreneli n'a été faite après 1949.





La pièce de 100 francs a été frappée uniquement en 1925 dans la quantité très limitée de 5 000 exemplaires. Sa rareté la rend très recherchée par les numismates. Sur le marché de la collection, sa valeur (pour une pièce impeccable) s'élève à 10 000 francs en 2008.

Durant l’année 1935, 175 000 frappes régulières des pièces de 20 francs ont été produites. Cependant, vingt millions de pièces additionnelles (20 008 813) portant le millésime « L1935B », avec le « L » indiquant « lingot », et le « B » indiquant l'atelier de monnayage de Berne, ont été refrappées en 1945 (3 500 000), 1946 (7 108 813) et 1947 (9 400 000). Des 9 200 000 pièces additionnelles contemporaines frappées et datées 1947 ont été également produites et sont distinguées par la marque "B" de monnayage. Il n'y a eu aucune frappe régulière dans les années 1945 et 1946.

Constituée en Confédération helvétique en 1848, la Suisse adopta le Franc suisse, aligné sur le Franc français en 1850, et adhéra à l'Union latine en décembre 1865. Ce type est frappé suite à la loi du 6 janvier 1896. Entre 1896 et 1926, le Vreneli est fabriqué dans le cadre de l'Union Latine, puis, hors Union, jusqu'en 1935. Enfin des pièces furent encore frappées en 1947 et 1949 à titre boursier.

La dénomination de 20 francs avec les caractéristiques mentionnées ci-dessus a été établie la première fois par Napoléon Ier pour la France en 1803. Ces spécifications sont restées en usage jusqu'à la Première Guerre mondiale dans l'Union latine.

La Suisse a frappé des pièces de 20 francs, l'Italie des pièces de 20 lires, la Belgique des pièces de 20 francs belges, et la Grèce des pièces de 20 drachmes. Toutes ces pièces ont circulé librement et ont été acceptées dans l'ensemble de l'Europe. Cependant, les empires britannique et allemand ont refusé de suivre cette direction.

Antérieurement à l'Union latine, une pièce d'or suisse avait déjà été émise avec le Tête d'Helvetia diadémée à gauche avec LIBERTAS en creux sur le diadème et le légende « CONFOEDERATIO – HELVETICA ». Sur le revers, elle porte un Écu surmonté d'une étoile dans une couronne composite. Ces pièces furent frappées, conformément à la loi du 22 décembre 1870, entre 1883 et 1896. Elles ne sont pas démonétisées.

Swissmint est l'entreprise publique suisse qui s'occupe de la frappe de la monnaie helvétique. Elle dépend du département fédéral des finances et travaille en étroite collaboration avec la Banque nationale suisse.

En 1848, la nouvelle Constitution de la Suisse retire aux cantons le droit de battre monnaie et réserve ce droit à la seule Confédération :

« La monnaie relève de la compétence de la Confédération; le droit de battre monnaie et celui d'émettre des billets de banque appartiennent exclusivement à la Confédération. »

Swissmint est alors créée pour assurer la production des monnaies courantes, mais également la frappe des pièces commémoratives en édition limitée. Rapidement, l'entreprise devient également l’instance officielle pour des expertises, entre autres, d’authentification.

Aujourd'hui, outre ses activités traditionnelles, Swissmint assure aussi la commercialisation et la distribution des pièces commémoratives et des pièces destinées aux collectionneurs numismates. Les pièces de collections sont frappées en deux qualités numismatiques : « Flan bruni » et « Fleur de coin ». Ces pièces sont frappées en petites quantités (quelques milliers d'exemplaire pour les versions « Flan bruni » et quelques dizaines de milliers d'exemplaires pour les versions « Fleur de coin ». Le bénéfice généré par la commercialisation de ces pièces est destiné au soutien d'activités culturelles suisses. En 2009, l'une des pièces commémoratives est ainsi consacrée au Musée suisse des transports, qui fête son cinquantenaire.

En 2009, Swissmint produira 160 millions de pièces, ce qui représente la somme de 62 650 000,00 CHF. La production des billets de banque reste toutefois réservée à la Banque nationale suisse.

Egger Ph.