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vendredi 22 octobre 2010

La fellation, responsable d'une vague de cancers?

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Les changements dans les pratiques sexuelles seraient responsables de l'augmentation nette des cancers de la cavité buccale, selon des chercheurs




Les cancers de la cavité buccale augmentent nettement depuis une trentaine d'année en raison d'infection de papillomavirus transmis sexuellement lors de rapports bucco-génitaux, signe d'un changement des pratiques sexuelles, selon des travaux parus mercredi.

"Plusieurs recherches montrent un accroissement de la fréquence des cancers oropharyngés avec une proportion croissante de ces tumeurs résultant d'une infection de papillomavirus humains chez des sujets devenus sexuellement actifs très jeunes et ayant eu de multiples partenaires", écrivent les auteurs de cette recherche.

"Les causes possibles de cette augmentation font l'objet de nombreuses discussions mais les changements de pratiques sexuelles ces dernières décennies à savoir l'accroissement des relations bucco-génitales et du nombre de partenaires" paraissent être les principales raisons, soulignent-ils dans cette communication publiée par les Centres fédéraux américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC).

Ils citent également une petite étude menée auprès d'étudiants américains selon laquelle "embrasser avec la langue" pourrait aussi être liée à ces cancers.

"Nous observons ainsi une lente épidémie de cancers de la voie buccale, aux Etats-Unis et dans des pays d'Europe du nord, provoqués par des papillomavirus transmis sexuellement", ajoutent-ils.

Ce constat a conduit le Centre international de recherche sur le cancer à reconnaître ces papillomavirus comme un facteur de risque des cancers oropharyngés en plus du tabagisme et de la consommation d'alcool, les causes traditionnelles.

Ces virus étaient jusqu'alors connus pour être responsables de la plupart des cas de cancer du col de l'utérus contre lequel il existe désormais deux vaccins efficaces chez les jeunes filles avant qu'elles ne deviennent sexuellement actives.

"La possibilité que nous soyons confrontés à une épidémie de cancers de la voie buccale résultant d'infections avec des papillomavirus exige toute l'attention", jugent le Dr Torbjörn Ramqvist, professeur au Karolinska Institutet en Suède, coauteur de cette étude.

Exemple de cette épidémie, à Stockholm, l'incidence de cancer de l'amydale résultant d'une infection de papillomavirus a été multipliée par sept en trente ans.

Les cancers oropharyngés provoqués par une telle infection représentent désormais le tiers des cancers de la cavité buccale diagnostiqués chaque année en Suède.

Si cette tendance se poursuit, ces tumeurs buccales transmises sexuellement compteront pour la moitié des cancers oropharyngés en Suède et probablement aussi aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas entre autres, estiment ces chercheurs.

Les différentes études analysées révèlent que le pronostic de survie est meilleure pour un cancer de la cavité buccale résultant d'une infection de papillomavirus que ceux provoqués par le tabac et l'alcool.

Les chances de survie pour les cancers oropharyngés sont de 25% cinq ans après le diagnostic.

Le cancer de l'amydale et de la base de la langue représentent 90% des cancers de la cavité buccale.

Plus de fellations et plus de cunnilingus donneraient plus de cancers de la cavité buccale, transmis par le virus HPV lors de rapports sexuels oraux.

Le papillomavirus humain (HPV) est un virus aux multiples variantes, et qui ne débouche que rarement sur une tumeur. Le dépistage par frottis et le vaccin ont fait diminuer le nombre de cancers du col de l'utérus qui en résulte, mais celui-ci fait encore 1 000 morts par an en France.

« Ne pas affaiblir le message sur le sida »

« Le sujet est à la mode », remarquent les spécialistes de ces cancers. L'Institut national du cancer annonce d'ailleurs le lancement en novembre d'un programme de recherche sur les cancers des « VADS » (voies aréodigestives supérieures), le premier du genre.

A l'Institut national de veille sanitaire (INVS), on constate certes une hausse des cancers de la gorge chez les femmes, mais :

« Elle est quatre fois moins importante que chez les hommes, et pourrait s'expliquer simplement par la consommation accrue de tabac. Aucune étude ne montre le lien avec la sexualité orale. »


Et aucune étude n'a été conduite, non plus, pour le savoir…

Les Etats-Unis et la Scandinavie en avance sur la recherche

Cela fait déjà près d'une dizaine d'années que des études américaines signalent le lien entre sexualité orale et certains cancers. En 2007, une étude parue dans le New England Journal of Medicine concluait ainsi :

« L'infection au papillomavirus est fortement associée aux cancers oropharyngés, que les gens cumulent ou pas le risque associé d'alcool ou de tabac. »


Selon Jean-Louis Lefebvre, chef du département de cancérologie cervico-faciale au CHU de Lille, des enquêtes américaines montrent que les cancers de la gorge et des amygdales (en hausse ces trente dernières années alors que ceux des lèvres, de la bouche et du larynx régressent) sont liés à 60% au HPV 16 et 18 :

« Les Etats-Unis et la Scandinavie sont en avance sur la surveillance grâce aux banques de tumeurs. Leurs études sur des cas témoins montrent que parmi les gens contractant ce virus, on trouvait des patients qui :

•fument et boivent moins que la moyenne ;
•ont davantage de partenaires sexuels que la moyenne ;
•ont plus de contacts bucco-génitaux. »

Jean-Louis Lefebvre précise que :

« En France, les premières études dont on dispose montrent que 25% à 30% des tumeurs des amygdales proviendraient du HPV. L'avantage chez ces patients est qu'ils ont une bonne réponse aux traitements (chimiothérapie, radiothérapie), bien meilleure que les consommateurs de tabac. »

Vacciner les garçons ?

Le cancérologue insiste sur le fait qu'« il ne faut pas affoler bêtement les foules ni affaiblir le message de prévention sur le sida en disant “quelle que soit la sexualité, vous risquez quelque chose” ». Car, ajoute-t-il :

« Si on regarde chez les populations pratiquant le plus la fellation, comme les homosexuels, les prostituées, les séropositifs, on ne trouve pas plus d'infections au papillomavirus que chez les autres. »

Pourtant, il reconnaît que « mécaniquement parlant, oui, il y a un risque de transmission de ce virus HPV 16 et 18 donnant des cancers du col de l'utérus ou de la gorge par la sexualité ». Ce qu'on sait déjà puisque la France rembourse le vaccin contre ce virus pour les jeunes filles, une mesure discutée.

Dès lors, faudrait-il que les autorités sanitaires françaises se préoccupent de protéger aussi les garçons contre ce risque, dont on a constaté dans d'autres pays qu'il augmentait avec le changement des pratiques sexuelles ?

« Les autorités américaines ont jugé que, pour l'instant, le jeu n'en valait pas la chandelle », remarque le cancérologue. Bref, le spécialiste refuse de céder à une mode mais se félicite que les Etats-Unis ouvrent le débat, qui demande à être étayé par des données fiables.

Banalisation de la sexualité orale en France

Ces pratiques « non pénétratives » représentent l'une des tendances de fond de la sexualité au cours de ces quinze dernières années, selon la troisième grande enquête nationale française : « Contexte de la sexualité en France » (CSF). Après l'enquête de 1970 et celle de 1992, l'étude CSF 2006 menée par Nathalie Bajos (Inserm) et Michel Bozon (Ined) a analysé les pratiques sexuelles de 12 000 Français âgés de 18 à 69 ans.

Elle confirme la diffusion de la sexualité orale pratiquée régulièrement par deux femmes sur trois et autant d'hommes :

•70% des hommes et des femmes de 25-49 ans pratiquent régulièrement une sexualité orale ;
•la fellation est pratiquée par 38% des femmes de 18-19 ans et 53% des femmes de 20-24 ans ;
•le cunnilingus est pratiqué régulièrement par 46% des hommes de 18-19 ans et 59% des hommes de 20-24 ans.
•32% des femmes et 36% des hommes -et pas seulement les plus jeunes- ont parfois (dont certains « souvent ») des rapports sexuels sans pénétration et cela en dehors de pannes sexuelles.

Pratiques sexuelles différentes chez les jeunes américains

En France, la sexualité orale (active et passive) n'a été « expérimentée que par 5% des femmes et 10% des hommes qui n'ont pas eu leur premier rapport sexuel ». Des chiffres très éloignés de l'étude américaine de Wendy Chamber (Journal of sex research, 2007), relevée par un article du Larousse, qui montrait que parmi les étudiantes de 19 ans encore vierges, 40% avaient déjà pratiqué la fellation et 42% reçu un cunnilingus.

En France, on voit que la pratique augmente avec l'avancée dans l'âge adulte. « Fellation et cunnilingus sont devenus une composante très ordinaire du répertoire sexuel des individus et des couples », souligne l'enquête CSF. Tôt ou tard, les enquêtes épidémiologiques se pencheront sur la question d'un éventuel lien avec certains cancers.

Les personnes ayant eu plus de 5 partenaires sexuels oraux auraient 250% de plus de risques de développer un cancer de la gorge que les personnes n’ayant jamais pratiqué le sexe bucco-génital, apprend-on d’une nouvelle étude américaine. Les papillomavirus humains, ou HPV, responsables de la plupart des cancers du col de l’utérus, pourraient en effet être impliqués dans le développement de certaines tumeurs cancéreuses de la gorge, indique l’étude parue dans le New England Journal of Medecine.

Les chercheurs de la faculté de médecine de l’Université John Hopkins (Etats-Unis, Maryland) ont collecté des échantillons de salive et de sang de 100 hommes et femmes chez qui venait d’être diagnostiqué un cancer de l’oropharynx, ainsi que ceux de 200 hommes et femmes en bonne santé. En parallèle, les 300 personnes ont répondu à un questionnaire sur leur passé et habitudes sexuelles, et notamment le nombre de personnes avec qui elles avaient eu des rapports bucco-génitaux (fellation ou cunnilingus).

Après avoir pris en compte les facteurs de risque de développement du cancer de la gorge que sont la consommation d’alcool et la tabagisme, l’analyse des données a montré que les personnes porteuses du virus HPV avaient 32 fois plus de risque de développer un cancer de l’oropharynx, alors que l’alcool et le tabac ne font que tripler ce risque. Les relations bucco-génitales sont propices au développement de ce virus dans la gorge ; ce risque augmente avec le nombre de partenaires.

«Le cancer de l'oropharynx -situé à l'arrière de la langue- est relativement rare et la grande majorité des personnes ayant une infection buccale avec des papillomavirus ne développeront probablement pas un cancer de la gorge», rassure cependant le Dr Maura Gillison, épidémiologiste et principal auteur de cette recherche.

Egger Ph.