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mardi 9 juin 2015

Les piscines sont prises pour des poubelles


A Payerne, les jours de grande affluence, pas moins de huit sacs-poubelle de 150 litres de déchets sont évacués et au moins la même quantité de détritus doit être ramassée sur les pelouses. 



Les employés des piscines doivent ramasser chaque soir des monceaux de détritus abandonnés sur les pelouses par les baigneurs. Des comportements qui tendent à se généraliser.

«C’est une honte! Une catastrophe!» Sandro Tarsi n’a pas de mots assez forts pour exprimer son coup de gueule. Gérant de la piscine de Payerne depuis quinze ans, il n’en revient toujours pas. Ce qui le chiffonne à ce point? Les déchets abandonnés par les baigneurs. «Sitôt qu’il y a du monde, des jours de congé ou fériés, c’est l’horreur!», explique-t-il. Inutile de préciser que le week-end dernier n’a pas épargné les pelouses payernoises ni celles des autres piscines.

«J’ai sorti seize containers en quatre jours, ce qui représente environ huit sacs de 150 litres par jour. Et je ne compte pas les déchets ramassés qui doivent être aussi nombreux. Les gens ne peuvent pas dire qu’il n’y a pas assez de poubelles. Il y en a vingt-quatre, soit une tous les quinze à vingt mètres», ajoute Sandro Tarsi qui remarque une augmentation de détritus depuis ses débuts.

Une situation que le gérant attribue au manque d’éducation et de civilité de certains usagers de la piscine qui, les jours de grande affluence, voit défiler 3500 personnes quotidiennement. «On n’ose rien dire car on se fait insulter. J’ai même entendu un jour un père dire à son fils de ne pas ramasser un papier car une personne était payée pour le faire!»

Pas seulement les jeunes

Lorsqu’il fait beau et chaud, c’est toujours le même scénario. Bouteilles en plastique, gobelets, emballages de cornets de glace et paquets de biscuits vides jonchent le sol par centaines. Une dizaine de jeunes ainsi que des gardiens se chargent de nettoyer les pelouses fortement encombrées principalement en fin de journée. «C’est simple, ça leur prend deux heures pour tout ramasser», indique Sandro Tarsi.

Le constat est identique à la piscine communale de Bulle. «J’aimerais pouvoir dire que le problème ne vient que des jeunes, mais ce serait faux. Les gens de tous âges abandonnent des déchets. Il faut voir la quantité de cheni quand ils partent à 19 heures. C’est dingue!», déplore Olivier Colliard, chef gardien, qui estime le volume de déchets collectés sur le sol à dix sacs de 110 litres chaque jour. «Nous essayons de sensibiliser les baigneurs. Mais c’est souvent peine perdue. C’est apparemment très compliqué de jeter ses détritus dans les nombreuses poubelles à disposition et dans les énormes containers bleus pour le plastique PET», ironise-t-il avant de conclure: «C’est triste!»

Autre piscine très courue, celle de Morat semble être épargnée, pour le moment, par le phénomène. «Oui, les gens abandonnent leurs déchets n’importe où mais pour l’instant c’est encore gérable. En revanche, nous remarquons une nette augmentation de ces comportements. Chaque année ça empire», indique Bernadette Poffet, employée de la piscine.

A Fribourg, il semble que la situation soit moins catastrophique aux bains de la Motta. «Les gens laissent tout par terre quand il y a du monde et durant les périodes de fortes chaleurs. C’est chaque année la même chose et c’est un problème de société», relativise Roger Meuwly du service des sports de la ville.

Et Thierry Steiert, conseiller communal en charge des sports d’ajouter: «Nous avons ajouté des infrastructures supplémentaires ces dernières années et cela fonctionne pas mal. Nous ne constatons pas de graves problèmes mais si cela devait être le cas, nous prendrions des mesures en adaptant, par exemple, nos rythmes de nettoyage.»

A la Motta, ce ne sont donc pas vraiment les déchets qui inquiètent même si certains gardiens n’hésitent pas à affirmer qu’il y en a davantage qu’auparavant… Ce qui perturbe plus, en revanche, ce sont les caleçons longs portés directement sur les culottes par certains jeunes. Il y a aussi les fumeurs de chicha qui squattent les pelouses… «Nous avons fait une campagne d’affichage pour sensibiliser les baigneurs sur la tenue vestimentaire et nous avons interdit la chicha», résume Thierry Steiert.

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On progresse à Fribourg

Le «littering», le fait d’abandonner ses déchets sur le sol, est devenu en quelques années une plaie en ville de Fribourg. La voirie a entrepris plusieurs démarches afin de sensibiliser la population. Ces efforts commencent à payer selon Kurt Krattinger, chef du service de la voirie: «Nous progressons dans ce domaine, même si tout dépend des périodes.»

Il semblerait notamment que le public utilise les nombreuses poubelles situées le long de la Sarine. «Les gens respectent peut-être mieux la nature que les rues», ajoute le chef de service.


Olivier Wyser et Stéphanie Schroeter