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dimanche 16 juillet 2017

Les cas de mariages forcés en Suisse en augmentation


De 2005 à 2015, «seuls» 94 cas avaient été annoncés
(Photo: Keystone)


Jusqu'à récemment, les mariages forcés parmi les demandeurs d'asile représentaient 10% des cas soumis au service spécialisé. Désormais, c'est 20%, a précisé à l'ats la directrice Anu Sivaganesan.

Elle évoque par exemple l'histoire d'une Kurde irakienne, dont le père estimait qu'elle prenait trop de libertés. Il l'a emmenée en Turquie, où elle a été mariée de force. La jeune femme comptait se séparer de son mari à son retour en Suisse, mais lorsque ses parents ont eu vent de ses intentions, ils l'ont envoyée dans le Kurdistan irakien.

Les mariages forcés concernent en général des jeunes femmes, bien souvent mineures. Elles sont pour la plupart originaires de Syrie, Afghanistan, Erythrée, Irak, Iran ou Somalie, pays d'où sont issus nombre de requérants d'asile.

Mariage comme «protection»

L'afflux de migrants ne peut expliquer seul l'augmentation du nombre d'unions annoncées. Mme Sivaganesan met aussi en avant la disposition des personnes nouvellement arrivées en Suisse à défendre leurs droits et libertés: comme l'Etat de droit fonctionne bien, elles osent plus facilement chercher une issue.

Souvent, les personnes sont mariées de force dans leur pays d'origine, explique la directrice du service, ou sur les routes de l'exil. Le mariage des mineurs est malheureusement utilisé comme une «protection», surtout parmi les Syriennes.

Religieux puis civil

Mais des mariages forcés sont également conclus en Suisse. Ici aussi, les victimes sont généralement des mineures. Presque toujours, leur famille les met sous pression, parce qu'un mariage précoce et organisé correspond à la tradition du pays d'origine, ou parce qu'il représente un rempart contre une société occidentale «décadente».

La plupart du temps, il s'agit d'un mariage religieux qui, une fois les conjoints majeurs, sera conclu devant les autorités civiles. Après quelques années, les victimes peuvent en effet avoir partiellement accepté leur «destin», et ainsi consentir à un mariage civil.

Cinq ans de prison

Depuis 2013, le mariage forcé peut être sanctionné en Suisse de 5 ans d'emprisonnement. Mais il faut en faire plus au niveau religieux, plaide Anu Sivaganesan, car le problème de l'âge minimal de mariage est ainsi régulièrement contourné.

Un poste de responsable au Département fédéral des affaires étrangères serait aussi bienvenu, selon elle, pour des cas comme celui de la jeune Kurde envoyée en Irak. En outre, si des ateliers à l'intention des requérants d'asile ont été organisés dans différents cantons, la sensibilisation doit se poursuivre. Le service des mariages forcés planifie une nouvelle campagne.

ATS